Comment dessiner des mains à partir des tiennes ?

Bonjour à toi ! Aujourd’hui, abordons ensemble LE sujet qui va te plaire en confinement : challenge, et exigence vont être au rendez-vous… et fierté à la fin !

Florence Adam – FaranDrole

Les mains : un sujet complexe ?

Les mains sont un sujet complexe, en soi. Il s’agit de modèle vivant, et qui dit « vivant », dit « mouvant » !

La première complexité du modèle vivant est donc de rester immobile, lorsqu’on se choisit comme son propre sujet. Si tu as la chance d’avoir une famille autour de toi, profites-en pour les mettre à contribution en tant que modèles, cela peut devenir très rigolo !

La seconde complexité provient du fait que nous nous voyons souvent comme « plats ». Le corps humain est en effet, le plus souvent, plus large qu’épais. Le visage et les mains tout particulièrement, nous donnent une impression de « platitude », par rapport à des objets observés dans notre quotidien, souvent cylindriques : lampes, casseroles, pots, … et ce d’autant plus que nous sommes habitués à nous voir de face. Je ne veux pas dire que nous ne voyons que très peu de profils ! J’attire simplement ton attention sur le fait que lorsque nous observons attentivement un visage, c’est lorsque nous dialoguons avec une personne, que nous voyons alors… de face !


Florence Adam – FaranDrole

Enfin, la dernière complexité serait de vouloir amplifier ce à quoi nous faisons le plus attention. Le cerveau nous piège, en modèle vivant, en nous focalisant sur des parties du corps en particulier, tout en mettant en arrière-plan les autres parties, secondaires pour notre analyse d’une situation à un moment donné. La priorité est donc de rester objectif sur ce que l’on voit, donc de tout prendre en compte, même ce que nous observons de manière secondaire.

Se servir du secondaire pour poser l’architecture.

Dans un visage par exemple, nous observons que très peu la forme du visage. Nous nous focalisons habituellement sur les yeux, la bouche… et les mains de la personne. Or, la forme du visage est primordiale pour nous, dessinateurs.trices, pour poser son architecture ! Nous devons commencer par là !

Dans le cas des mains, nous observons plus les doigts que la paume. Or, nous devons prendre en compte impérativement le fait que les doigts sont, structurellement parlant, totalement dépendants de notre paume ! Sans elle, nos doigts n’auraient aucune cohérence, car non « rattachés » entre eux.


Florence Adam – FaranDrole

Quelques canons de la main à mémoriser

Regarde bien : les mains accueillent en elles des muscles, des os, des tendons, des articulations… Il faut leur donner de la place !


Dessin de Andras Szunyoghy, tiré du Grand cours d’anatomie artistique, ed H. Fullmann, 2006.

Voici quelques canons à prendre en compte :

  • l’intérieur de la paume forme un « carré »
  • l’extérieur de la paume forme aussi ce « carré », si l’on prend en compte les « bosses » de la base des doigts.
    Elle devient rectangulaire – moins longue que large – si l’on souhaite lui séparer les « bosses » des doigts
  • le poignet a la même largeur que la largeur formée par les doigts rassemblés (en tout cas chez moi)

Dessin de Andras Szunyoghy, tiré du Grand cours d’anatomie artistique, ed H. Fullmann, 2006.
  • les doigts forment un triangle en se rassemblant
  • les extrémités des doigts sont plus fines que leur base
  • les doigts sont cylindriques : plus ou moins charnus, musclés, fins, petits…
  • un doigt ne peut pas se plier à plus que 90°
  • le majeur est un petit peu plus long que la paume
  • l’annulaire et l’index font environ la même longueur, le majeur est plus grand, et l’auriculaire plus petit (il ne dépasse pas la deuxième phalange de l’annulaire)
  • les phalanges sont de plus en plus petites d’un tiers, environ

Comment s’approprier les canons artistiques généraux ?

Observe autour de toi : nous avons chacuns.es des mains différentes. On l’a dit plus haut : certaines seront plus fortes, enrobées, musclées, fines, velues, charnues, cornées, ridées, tordues, délicates…

Alors, comment t’approprier les canons vus plus haut ? Je te montre en vidéo :

Aparté à propos du pouce à dessiner

Que faire du pouce, petite « pièce rapportée » qui se détache nettement de la main, qui, on le voit, semble avoir ses propres proportions, et courbures ?

Le mieux est de le prendre en compte dès le départ. L’oublier serait une erreur : il aurait encore plus tendance à se détacher du reste de la main, alors que nous nous efforçons de définir une harmonie à notre main entière.

  • Dans le cas du poing, il ne se voit quasiment pas, mais il est nécessaire. Sans lui, l’index ne s’enroule pas. Il nous faut donc dessiner sa « bosse ».

Florence Adam – FaranDrole
  • Dans le cas de la main au repos, voici quelques astuces :
    – lorsque tu dessines ta paume, prends-le en compte dès le départ. Sur le côté du pouce, la courbure de la paume va être légèrement plus inclinée.
    – La base du pouce est large : Vois-tu comme elle débute au bas de la paume, et se termine environ à la moitié de la longueur de cette dernière ? Dit autrement, cela te permettra ainsi de placer le pli caractéristique entre le pouce et la main à environ la moitié de la longueur de la paume !
    – le pouce en lui-même forme une sorte de « S ». Observe bien : une bosse apparaît sur le côté : c’est elle qui va te permettre de le faire se distinguer du reste de la main. Ensuite, il semble vouloir partir au plus vite du reste de la main, il point souvent vers l’extérieur. Cela se traduit en dessin par une forme de « S ».
    – si tu as un pouce canonique, sa longueur ne dépassera pas la première phalange de ton index. A toi de placer ton pouce contre ta paume – position non naturelle au possible – pour déterminer sa longueur propre.

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Conclusion

Te voici, pour aujourd’hui déjà bien outillé.e pour dessiner tes mains ! Pour finir, un mot d’ordre doit te rester en tête : observe-les avec le regard le plus objectif possible !

Ne te dis-tu plus : « elles sont trop… » mais « je les aime pour leur… » Cela va rééquilibrer la balance de ton jugement, et t’évitera d’amplifier des complexes qui ne sont peut-être que, finalement, de petits détails ?

Enfin, je m’arrête là pour aujourd’hui, mais si tu souhaites ajouter des ombres à tes mains, n’hésites pas à leur donner du contraste ! De vrais noirs, intenses, vaudront mieux que des gris clairs. Tes mains auront un volume insoupçonné !

Je te montre aussi ce que cela peut donner en couleur, aux crayons de couleurs, en cliquant ci-dessous : un autre article t’attend !

Découvrir la main en couleur


Florence Adam – FaranDrole
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