Bonjour à toi !
Voyons ensemble aujourd’hui comment dessiner un drapé.
Il s’agit de l’un des trois exercices les plus difficile en dessin, avec la perspective et le modèle vivant !
Mais pas de panique, tout s’apprend !
Comment composer un drapé ?
Si tu te demandes comment faire ton premier dessin de drapé, attention à ne pas te donner des objectifs inatteignables : prend une serviette, un chiffon, une écharpe.
Les vêtements viendront dans un second temps ; pour le moment, on se concentre sur du a priori simple. Donc pas de fermeture éclairs, pas de drap volumineux, pas de boutons, juste du tissu.
Je te conseille de donner un ou deux plis à ton tissu, pas plus. Si ton drapé te paraît simple à l’œil, c’est que tu es sur la bonne voie !
Tu vas voir, cela peut s’avérer plus complexe que prévu…
Quel medium utiliser ?
Encore une fois, si tu débutes, prend un medium simple : le crayon. Tu peux l’avoir dans ses déclinaisons, du 4H au 8B, et ainsi tu pourras, de manière très simple, donner du contraste à ton dessin.
Plus ton crayon est gras, « bold », B, puis 2B, 3B, jusqu’au 8B; plus il sera intense en noir.
Plus ton crayon est sec, « hard », H, puis 2H, 3H jusqu’au 4h, plus il sera léger.
Le HB se situe au milieu, et est déjà très polyvalent !
Tu peux ajouter à cela quelques estompes, pour estomper les coups de crayon, ou simplement utiliser ton doigt ou un bout de chiffon doux en coton.
Prends le temps d’observer et de comprendre ton drapé
Plus tu auras observé ton drapé, plus tu l’auras compris. L’idée là n’est pas de rester bloquée sans dessiner, mais de comprendre où vont les plis.
Dessus – dessous quoi ? Où est-ce que le pli, la couture, le bord va : derrière, devant, dessous, dessus ?
C’est important pour donner de la lisibilité à ton dessin, car tes contours auront un sens, donc du sens.
Par exemple, si j’analyse un tout petit peu ce que je vois dans mon drapé, je peux dire que :
- j’ai une partie déroulée, et une partie enroulée.
- la partie enroulée est plus proche de moi.
- je ne vois pas tous les bords, mais quelques uns.
- je vois trois coins : deux dépliés, et un replié sur le tissu lui-même. Où est le quatrième ? Il ne se voit pas, mais se devine, replié lui aussi.
Comment commencer son drapé ?
Tout d’abord, il est important de garder en tête que des traits légers se gomment bien mieux 😉
C’est-à-dire que nous allons d’abord dessiner avec des traits très fins, légers, puis nous les foncerons ensuite, lorsque nous nous poserons la question des ombrages.
La première étape, ici, est d’englober de manière très générale, notre drapé.
- les plis principaux
- les contours
Ceci pour conserver la même vision des choses, donc, surtout, éviter le piège de changer d’échelle au cours du dessin !
C’est souvent ce qui arrive en dessin de drapé, car nous percevons au fur et à mesure des détails qui nous avaient échappés avant. Et il est très rapide de confondre un pli principal avec un pli secondaire, puis de voir un pli secondaire, et de voir les petits plis, là… Qui sont de trop.
Alors, pour bien voir, plisse les yeux : tout ce que tu ne vois plus n’est pas primordial. Et tant que tu n’as pas dessiné tout ce qui est primordial/principal, ne passe pas à l’étape suivante !
Pour te donner un exemple, tu me vois dessiner dans cette vidéo. A partir de la minute 3, tu peux voir quels plis j’ai privilégiés par rapport à d’autres.
Tu le vois dans ma vidéo, je tergiverse, je me questionne, je recalcule… Autant de temps pris maintenant qui rendront les choses simples ensuite. Prends donc le temps pour la première étape, c’est la plus fastidieuse.
Ensuite, le plaisir va en grandissant !
Si tu as du mal à suivre à cette étape, profite de ma formation offerte : elle t’aidera, grâce à 5 cours de dessin vidéos gratuits, à y voir plus clair.
Préciser et définir les contours
Une fois les plis généraux et les proportions représentées, ton dessin reste, tu le vois ci-dessus, plutôt « flou ». Pas très lisible, en somme.
Je redéfinis donc mes contours, en leur ajoutant les détails de couture et les effets de matière. Si tu as bien observé avant qu’est-ce qui est devant – derrière – dessous et dessus quoi, tu sauras le faire sentir dans tes contours.
A cette occasion, je peux épaissir mes contours ombrés, et rendre très légers mais très précis mes contours en lumière.
C’est donc à ce moment qu’entre en jeu l’épaisseur et le toucher de ton drapé. Si le contour est « zigzagant », laisse-toi prendre au jeu, et fie-toi à ce que tu vois !
Pour terminer ce premier exemple de drapé, je te conseille de visionner l’application des ombres à partir de la minute 17, elle se fait en accéléré.
Si je dois résumer, je mets de l’ombre là où il y en a, et je laisse en lumière ce qui l’est. C’est bête à dire, mais, vraiment, fie-toi à ce que tu vois.
Tu le verras, mes coups de crayons sont en zigzags, justement, car la matière de la serviette éponge est composé de tout petits poils hirsutes. C’est eux que je retranscris, uniquement dans les ombres.
L’œil du spectateur fera tout seul le travail de se dire qu’il y a des petits poils partout – sans eux, pas de serviette ! – même s’ils ne sont pas illustrés partout.
En écartant mes tout petits traits, je crée des dégradés, plus ou moins rapides selon les espacements, afin d’être fidèle… à ce que je vois.
Enfin, je donne beaucoup de contrastes, pour donner de la lisibilité à mon dessin.
Si tu veux en savoir plus, j’explique plus sur les ombres pour les deux exemples suivants.
Comment différencier les tissus ?
A cette étape, comment faire en sorte que le spectateur de ton dessin lise « tissu fin et aérien », ou « tissu épais, lourd » ?
Là, je parle aux dessinateurs qui ont déjà dessiné des drapés auparavant. 😉
Dans les deux cas, tout au début, on trace les contours et les plis principaux avec un coup de crayon léger.
Les tissus fins
S’il s’agit d’un tissu fin, on préférera tracer avec des traits légers, fins, eux aussi, notre drapé. Cela n’empêche pas d’appuyer plus tard sur le crayon pour contraster, s’il est bien taillé !
En général, les plis sont très subtils, dans un tissu léger. Les bosses plus douces, donc les dégradés qui les composent aussi. Ou, a contrario, on peut y voir des plis très marqués, comme après repassage. Et s’ils sont marqués, ils n’en sont pas moins fins…
De même, les contrastes se font par « petits noirs intenses », autrement dit par toutes petites touches.
Les tissus épais
S’il s’agit d’un tissu épais, on peut se permettre de moins marcher sur les pieds. Les plis sont plus lourds, les nœuds plus épais, et le tissé plus visible.
On peut épaissir les tracés qui sont dans l’ombre, pour donner plus de « corps » au tissu. Les contrastes sont moins subtils.
Le piège ici est de manquer de souplesse et de délicatesse. Souviens-toi qu’il s’agit toujours de tissu. Il mérite donc un peu de douceur.
Dans les deux cas, tu peux te servir du tissé pour savoir dans quel sens mettre tes coups de crayon, même s’il est plus facile à voir dans un tissu épais que dans un tissu fin.
Je te donne deux exemples de tissu très différents dans cette vidéo :
Conclusion
Pour conclure, voici les étapes principales :
- dessine avec des traits légers les contours et plis principaux du drapé : ceux que tu vois même en plissant les yeux.
- donne à voir l’épaisseur du tissu grâce aux ombres et à la précision de tes contours
- illustre la matière – éponge, tissé, tricoté, etc – dans les parties d’ombre
Pour appliquer mes conseils, cherche un tissu qui te convient, et qui surtout n’a pas trop de couleurs et/ou motifs, que cela reste simple, dans un premier temps.
Lin, coton, polyester, chiffons, draps, serviettes, vêtements…etc, feront ta joie !
Si tu veux aller plus loin, et dessiner un vêtement, je te propose une simple vidéo, de façon informelle.
En fait, pour dessiner un vêtement et qu’on le reconnaisse, il sera nécessaire de mettre en avant, au moment de le mettre en place devant toi, une ou plusieurs particularités de ce vêtement :
- fermeture éclair,
- poche,
- boutons,
- manche,
- épaulettes,
- ourlets…
Bref, un ou deux détails qui font toute la différence, même si ton vêtement est simplement posé sur une chaise !
A ta créativité de parler 😉