Bonjour !
Tout d’abord, qu’est-ce que l’écorce ?
Regardons la définition du Petit Larousse : Ensemble de couches cellulaires de l’axe des végétaux vasculaires, entourant le cylindre central, séparé de celui-ci par un endoderme et recouvert extérieurement par un épiderme.
J’ai choisi cette définition, car tout d’abord, elle est compliquée, certes, mais elle veut bien dire ce qu’elle veut dire : il s’agit tout simplement de la peau d’un arbre, ou d’un arbuste.
Et son grand avantage est que la complexité de cette définition illustre bien ce que l’on peut ressentir devant une écorce : comment vais-je pouvoir retranscrire ce bazar organisé ?
En effet, cette peau est pleine de creux et de reliefs, de strates, de craquelures, etc, qui sont régulières et irrégulières en même temps. A nous de simplifier. Pour ce faire, il faut que l’on observe la structure tout d’abord, avant de s’amuser à dessiner les petites bosses, les ombres, la mousse, les couleurs… voire même les insectes s’il y en a (moi, ça m’éclate !).
Dans tous les cas, l’écorce nous donne des informations sur la vie de l’arbre que l’on a choisi. Quel âge ? Quelle santé ? Quelle essence ?
L’écorce aura à chaque fois des strates et des craquelures différentes, selon l’essence de bois et la vie de l’arbre.
Que choisir pour sa future esquisse ?
Ce que tu aimes, ce qui t’inspire !
Personnellement, j’ai choisi un tronc qui a une écorce avec beaucoup de reliefs et plutôt régulière. Ainsi, il sera très contrasté, contrairement à une écorce lisse. Ce n’est pas parce-qu’il y a beaucoup de reliefs qu’il faut se décourager !
Quels éléments à dessiner faut-il prendre en compte ?
Regardons, simplement, quelques éléments :
- Quelles sont les couleurs de l’écorce ? Ici, je vois un peu de vert, du blanc, du gris, et puis du brun et du noir… Ca fait beaucoup, mais ce n’est pas grave. On les prendra en compte si l’on réalise un dessin en couleurs. Tu verras, il suffira de te fier à ce que tu vois devant toi.
- Quelle est l’épaisseur des craquelures ? On peut mesurer avec son doigt, car souvent, on les croit moins en relief que ce qu’elles sont. Elles peuvent donc avoir l’épaisseur d’une phalange, de deux phalanges… ou plus, s’il s’agit d’un nœud !
- Quel est le nombre des craquelures ? … 1, 2, 4, 4, 5… X ? Ouh ! Cela commence à faire beaucoup !
Ne panique pas, l’objectif avec toutes ces informations, pour nous dessinateurs.trices, est de faire comprendre à notre spectateur que notre dessin représente bien une écorce et pas un vieux crépis. On ne sera donc pas en train de dénombrer les craquelures, mais plutôt de comprendre, à la dizaine près, à quelle fréquence l’arbre se « plie ».
Comment cadrer ?
Comment prendre nos repères dans cette longueur de tronc ? Te souviens-tu de la vidéo à propos de la prise de repères avant de dessiner ?
La voici :
J’y dis, notamment, que l’on ne coupe pas notre dessin n’importe où. Il vaut mieux éviter les articulations du sujet et la périphérie du sujet – ne mets pas ton cadre tout contre.
Ici, dans un tronc, un nœud, une branche, ou l’environnement à l’arrière de l’arbre peuvent te servir de repères.
Prend tes repères au bord du tronc : s’ils touchent l’arbre, tu ne sera pas trompé.e par un effet de perspective.
Comment commencer son dessin ?
Eh bien… Commençons par inscrire tous nos repères sur notre croquis : la largeur et la hauteur du tronc, en fonction des repères que tu as pris précédemment.
Ensuite, on trace « les grandes lignes » des reliefs. Encore une fois, l’idée est d’avoir la même fréquence au m2, pas le nombre exact de craquelures !
Tu auras déjà ainsi l’effet général de ton écorce : lisse ? Craquelée horizontalement, et/ou verticalement ? Piquée avec des petits points ? Régulière ou hétérogène ? Comportant un peu de mousse ?
Ensuite, les détails de l’esquisse arrivent !
Tu le vois sur cette vidéo, je m’efforce de dessiner plus en détails l’aspect rugueux de mon écorce. En effet, on va maintenant ajouter plein de détails : c’est ce qui va caractériser ton écorce, permettre que le spectateur puisse reconnaître l’essence de ton arbre ! C’est un peu fou, mais tout à fait possible !
Dans ces détails, tu peux t’ajouter pour toi-même des repères, comme des sortes de « prises de notes ». En effet, parfois, on peut être perdu.e au sein de toutes ces lignes, et perdre de vue la distinction relief/creux, un peu comme en dessinant un drapé.
En ajoutant un peu de nuances, tu pourras facilement retrouver tes repères : par exemple, un peu de noir voudra dire « ombre », donc « creux ».
Au bord du tronc, les reliefs sont vus plus en profil, donc sont plus resserrés et plus contrastés. A ce moment-là, tu auras envie de rendre les ombres plus en détails. Ne te prive pas, c’est normal, et c’est la prochaine étape. Cela tombe bien !
On harmonise ensuite tout cela, afin d’avoir des contrastes cohérents. Pense bien à avoir des vrais noirs, vrais gris, et vrais blancs. D’autres petites ombres vont se faire jour, et permettront de caractériser encore mieux l’écorce. C’est là qu’on commence à ne plus confondre un crépis d’une écorce dessinée, même si les deux croquis sont dessinés en noir et blanc 😉 Le spectateur pourra, oui oui oui, reconnaître l’essence de ton écorce, et éventuellement ne pas dire que c’est du « bois d’arbre ».
Un choix pour le rendu de mon dessin
Et c’est là que, toi, dessinateur.trice, tu as un choix à faire : à quel point contrastes-tu et détailles-tu ? Cela dépend de ce que tu voudrais montrer.
Cette fois, je vais m’amuser à détailler encore plus la première partie que j’ai dessinée, car j’ai vraiment envie de te montrer ce que cela peut donner. Je vais donc encore plus contraster, mais en laissant des points de lumière. Souviens-toi : le noir n’existe pas sans le blanc ! Ma partie droite sera simplement plus foncée que ma partie gauche.
Et la mousse ? Un autre détail à dessiner ?
Cet aspect foncé provient de la mousse présente, que je n’avais pas encore détaillée dans mon dessin.
Ma structure étant là, mes craquelures étant dessinées, ma mousse irrégulière ne pose pas de problème. Elle ne remet rien en question, mais s’ajoute par-dessus, comme c’est le cas dans la nature. Si j’avais commencé par la mousse, la structure me manquerait.
Cette mousse, d’ailleurs, ajoute un rendu, ou un effet encore plus végétal. Super ! On ne peut que lire « arbre, écorce, mousse » en voyant mon dessin. Je suis sûre d’être comprise par mon spectateur !
Conclusion
En dessinant la structure grâce à quelques repères, puis en ajoutant les détails et les contrastes là où l’on souhaite guider l’œil du spectateur, on arrive à un résultat qui ne laisse aucune équivoque !
Et voici le résultat !
Qu’as-tu encore de représenter ? En couleur ou en noir et blanc ? Un tronc ou un morceau de tronc ? Un tas de branchages ou une jolie branche ? Pour t’inspirer, je te montre un autre exemple de dessin d’écorce de ma main, ci-dessous… A tes crayons !